Romain ROLLAND
prix Nobel 1915
“en hommage rendu au grand idéalisme de ses écrits ainsi qu’à la sympathie, à la vérité avec lesquelles il a peint différents types humains .”
Romain Rolland...
Ou l’histoire d’un humaniste pris dans la tourmente du vingtième siècle.
Né à Clamecy en 1866, peu avant le début des hostilités entre l’Allemagne et la France, Romain mène une enfance paisible au sein d’une famille de notaires dont les ancêtres étaient paysans. Ces petits notables bourguignons auront d’ailleurs une grande influence sur son Colas Breugnon.
Vingt ans plus tard, il rentre à l’Ecole Normale Supérieure- parcours obligé pour tout enfant de la Troisième République- où il rencontre et côtoie André Suarès et Paul Claudel avec lesquels il entretiendra des rapports épistolaires assidus.Voulant affirmer son indépendance politique et intellectuelle -ou déjà conscient de ses débouchés limités -, il renonce à passer l’agrégation de philosophie et choisit l’histoire. Son sens aigu des réalités géopolitiques d’alors viendrait donc de là...De 1889 à 1891, il part à Rome ; retour au berceau européen de l’humanisme ; il y développe son amour de l’art et de la musique et s’oriente vers des études plus strictement littéraires. A son retour, il se lance dans une thèse doctorale, Les Origines du théâtre lyrique moderne, récompensée par un prix de l’Académie Française en 1895.
A partir de ce moment, Romain se lance à corps perdu dans l'écriture, à la poursuite d’un idéal que seule la langue semble capable d’atteindre : les drames, romans en volumes, essais,biographies, lettres se multiplient et s’amoncèlent jusqu’à laisser une œuvre immense, dont nous citerons plus bas les morceaux majeurs. Il donne sa démission de l’Université en 1912 et cesse d’être professeur.
Timide, discret, c’est à distance que Romain Rolland a assumé son rôle d’intellectuel. Engagé dans la réalité de son époque, quoique rarement partisan d’une cause- il a cru un instant à la Révolution Russe- Romain Rolland demeure comme l’un des vigiles de la pensée de son époque… bref, toujours Au dessus de la mêlée mais jamais absent -sauf peut-être à la fin de sa vie, période pendant laquelle il s’est retranché dans une solitude silencieuse-.
Grand européen, il avait prévu les dangers de la Grande Guerre, et alerté ses amis au sujet de la montée des fascismes et de la menace que faisait peser Hitler sur la paix fragile qui régnait en Europe.
De la même manière que S. Freud, Stefan Zweig, R. Rolland a ressenti avec angoisse les bouleversements européens alors à l’oeuvre, et manifesté en réponse à cela toujours plus d’amitié envers les autres, et puis une générosité, une grande générosité qui illumine chacune de ses lettres. Bien que lucide, Romain Rolland a continué de croire en l’humanité et ses héros. Optimiste et pacifiste jusqu’au bout :Illusion ou réalité ? N’est-ce seulement qu’une image faussée, laissée par la postérité ? A vous de lire.